Jihane Bougrine une artiste riche en #couleurs

De Uum Kulthum à Alanis Morissette en passant par Bob Marley, les influences de Jihane sont le reflet de sa personnalité et de son style musicale : éclectique !

 


Salut Jihane peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Je suis une marocaine qui a vécu toute son enfance en France. Une enfance heureuse à Trappes dans les Yvelines. Je me considère riche de deux belles cultures et je pense que c’est ce qui permis à la journaliste et l’artiste de grandir en moi. J’aime la musique, la danse et le cinéma depuis toujours. J’écris depuis petite, des chansons, des histoires, j’ai entretenu un journal intime longtemps. J’ai toujours vécu dans une bulle artistique, une carapace qui me protégeait du monde extérieur.

Tu as une particularité, en plus d’être journaliste, tu es aussi chanteuse, dans quel domaine es-tu le plus à l’aise ? 

Dans les deux ! J’ai trouvé un équilibre dans les deux puisque les deux métiers se complètent. J’ai la chance de faire du journalisme culturel, je passe mon temps à rencontrer des artistes formidables, de me nourrir de concerts, de découvrir des films du monde entier, des expositions. Tout cela m’inspire énormément, et je pense même que tout cela fait de moi une meilleure musicienne.

Comment arrives-tu à allier tes deux activités au quotidien ? 

Pour l’instant, je réussi à combiner les deux. Les journées sont longues, les nuits trop courtes, je n’ai pratiquement jamais de vacances, mais c’est cela de vivre de sa passion ! Un bonheur Al Hamdoulilah. Il faut être patient aussi parce qu’en ne se consacrant pas 100% à la musique, les choses prennent plus de temps pour se mettre en place. Mais je ne suis pas pressée…

En 2015 tu sors ton tout premier album : « Loon Bladi » comment t’es venue l’idée de sortir cet opus ?

C’est le fruit d’une rencontre et d’un beau hasard. Dans le cadre de mon métier de journaliste, je couvrais l’ouverture d’un nouveau studio d’enregistrement : celui du rappeur à succès DON BIGG qui voulait accompagner des jeunes artistes dans leurs projets. Je suis revenue avec des amis qui enregistraient une chanson, j’ai chanté et joué de la guitare avec eux, entre deux prises pour faire passer la pression et BIGG m’a entendu. Quelques jours plus tard, il me demande de passer faire des tests voix. Peu de temps plus tard je reçois un coup de fil : « Est ce que ça te dit de faire un album ? J’ai un sponsor et je cherche quelqu’un de sérieux qui a un univers ? ». C’était BIGG. C’est comme cela que le rêve a commencé.

Avec qui t’es-tu entouré pour cet album ? 

De mes musiciens qui sont pour moi une vraie bénédiction. Malheureusement, nous n’avions pas la chance d’avoir une vraie équipe de producteurs et d’arrangeurs. Nous nous sommes retrouvés seuls face à ce monde des studios que l’on ne connaissait pas assez. Toutes les expériences studio que j’avais eu avant étaient encadrées par de grandes équipes. Mais je ne regrette rien. Cela nous a permis de nous lancer, de faire un premier pas et surtout de faire de la scène. On travaille déjà sur le deuxième album.

Quelles ont été tes influences musicales lors de l’enregistrement de ce projet ? 

C’est en fait douze ans d’une vie dédiée à la musique ce projet. Ce sont des chansons que j’ai trainé avec moi longtemps, que j’ai sorti du placard, qui étaient pour moi, vouées à rester dans ma chambre d’adolescente et de jeune adulte. J’ai toujours été influencée par des auteures compositrices à la personnalité bien trempée comme Joni Mitchell, Joan Baez, Nina Simone ou Alanis Morissette.

J’ai bercé dans du Bob Marley, Michael Jackson, David Bowie et Sting très jeune. J’aimais le rock alternatif, les ballades rock sont les plus belles. J’ai découvert le Jazz après et les musiques du monde. Mes parents m’ont fait découvrir Oum Keltoum, Abdelhalim Hafez , Mohamed Al Hyani, Naima Samih. Tout cela est revenu en studio. Je n’arrivais plus à rien écouter pendant l’enregistrement. Je savais que j’avais une base rock folk avec ma guitare, et je voulais des influences marocaines et arabes avec le 3oud, le bendir, la derbouka, le ney. Les paroles sont sorties en darija naturellement, alors que j’ai toujours écrit en français et en anglais. J’avais un artiste incroyable avec moi : Ayoub Belmokaddem pour me coacher dans les paroles, coécrire avec moi. Il m’a sauvé.

 

 

Quels messages avais-tu envie de renvoyer à travers cet album ? 

Des messages de paix et de fraternité. Cela peut sonner utopique mais j’ai écrit des chansons utopiques justement pour balayer les horreurs que l’on entend tous les jours aux infos. Dans « madabya », je rêve d’un monde où l’on vivrait en paix et en harmonie quelque soit notre couleur de peau, notre religion ou notre nom. Dans « loon bladi », je rappelle que « nous sommes tous marocains » et qu’il ne faut surtout pas l’oublier. J’essaie tant bien que mal de véhiculer un message optimiste. Et puis il y a les chansons d’amour et de ruptures. Mais cela reste de l’Amour avec un grand A.

Quel type de retour as-tu reçu après la sortie de l’album ? 

J’ai eu la chance d’avoir de bons retours. Les gens ont trouvé ça différent. Et ça me va. Je ne colle pas au mainstream donc je ne peux pas passer à la radio au Maroc. On encourage tout le monde à être pareil, à faire pareil pour coller dans une case. On ne cultive pas la différence. Alors que c’est ce qu’il faut encourager. Mais je fais de la scène, des festivals et ça c’est le vrai bonheur.

Tes projets musicaux à venir ? 

Je travaille sur mon deuxième album qui sera dans la même veine que celui-ci. On aimerait tourner dans un maximum de festivals, rencontrer le monde et faire voyager la musique marocaine !

Un mot sur le milieu de la musique ? souvent fantasmé par les jeunes ! 

C’est un milieu magique si l’on sait se préserver et si l’on sait vers où on veut aller. Fantasmer la musique, c’est bien ! Fantasmer la célébrité, cela peut s’avérer dangereux. On voit de plus en plus souvent des jeunes devenir célèbres pour rien, et très vite. Trop vite même. Cela peut nuire. Comme tous les milieux, il faut beaucoup travailler et être patient. Le travail finit par payer. On ne triche pas avec la musique sinon elle finit par vous le faire payer…

D’ailleurs un conseil pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans ce milieu ? 

Je ne suis personne pour conseiller ! (Rires). Mais s’il y a quelque chose que j’ai appris, c’est d’avoir son style et une vision, les cultiver, les travailler et attendre de récolter le fruit de tout ce travail. La rigueur est la clé de tout. L’originalité aussi, essayer de s ‘écouter et de ne ressembler à personne.  Une citation d’Oscar Wild résume tout pour moi :  “Soyez vous-même, les autres sont déjà pris »

Jihane comment fait-on pour te suivre sur les réseaux sociaux ?

Je suis active sur facebook et instragam ! Mon nom et prénom.

Merci beaucoup pour cette belle interview ! https://www.instagram.com/jihanebougrine/

Source photo :
Portraits en noir et blanc : LOUBNA ALIDRISSI
Photos sur scène : Hakim Anthony Joundy et Mehdi Triqui


 

 

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