Rendez-vous au Beirut Café est un conte de fée moderne qui commence de façon virtuelle…
J’ai aimé ce livre. Au-delà de la qualité littéraire, j’ai aimé ce livre pour ce qu’il essaye de raconter, pour le message qu’il essaye de transmettre, mais aussi pour la positivité et la spiritualité qui s’y dégage. Je pense profondément qu’il est important de vivre en phase avec son époque tout en restant attaché à ses valeurs, son éducation, et tout ce qui nous a construit. Et je pense que c’est exactement ce que fait Saïd El Boundati dans ce livre. Pour cela, l’auteur utilise l’exemple d’Ismaël, un jeune musulman en quête d’accomplissements personnels, tout en essayant de ne pas renier son identité.
En lisant Rendez-vous au Beirut café, j’ai eu l’impression que l’auteur se concentrait beaucoup plus sur les personnages (Ismaël, Eléonore et Isaac) et s’attardait moins sur les lieux, les déplacements et autres actions (l’équivalent des plans de coupes dans un film). J’ai trouvé cela intéressant car ça m’a permis de rester proche des personnages et de leur histoire. Cependant, l’auteur prend le temps de nous décrire le Beirut Café qui est le lieu central de ce roman. Charmant et moderne, la description de ce lieu de rencontre correspond parfaitement au personnage d’Ismaël. Un personnage qui est aussi drôle que cultivé avec des références telles que Racine ou en encore Mme De La Fayette.
Dans son objectif de séduire la Belle Eléonore, Ismaël est aussi très romantique, peut-être un peu trop. C’est peut-être pourquoi j’ai eu l’impression qu’il y avait parfois un décalage entre les dialogues des personnages et le langage parlé. C’est à dire qu’il y’avait un excès de politesse et de courtoisie, ce qui pourrait être contradictoire avec le côté “réseaux sociaux“ et moderne de ce livre. Mais je me dis que vu les références de l’auteur, c’était peut-être intentionnel.
Bien que le livre m’ait beaucoup plu, j’ai eu une pointe de déception à la fin. Certainement parce que je suis beaucoup trop exigeant, surtout face à un roman qui m’a réellement séduit. Je ne veux pas paraître aigri mais j’aurais voulu qu’Ismaël lutte et souffre beaucoup plus, que je souffre avec lui dans son parcours. J’ai trouvé que tout se passait trop bien, et que les étapes découlaient les unes après les autres tel un liquide qu’on transvasait. J’aurais voulu qu’Ismaël tombe de haut et reparte de plus belle. En fait, je m’attendais peut-être trop à quelque chose d’inattendu. Mais en y réfléchissant, c’était peut-être une volonté de l’auteur de faire en sorte qu’on s’attende à ce “quelque chose“ qu’il ne nous donne finalement pas (Poker face -_-).
Connaissant Saïd à travers les réseaux sociaux et l’histoire de son cher ami Noé, je n’ai cessé de me poser quelques questions au cours de ma lecture. D’abord sur les prénoms, historiquement, Isaac n’est autre que le frère d’Ismaël. Un choix qui n’est certainement pas dû au hasard quand je regarde la relation fraternelle qu’entretien également les deux personnages de l’auteur. Ensuite sur le personnage même d’Ismaël qui est Journaliste comme l’auteur et dont l’humour (notamment sur les réseaux sociaux) et la description pourrait être celle de Saïd. C’est pourquoi je me demande si l’auteur a essayé de faire un mélange entre sa propre personnalité et ses aspirations en termes d’objectifs de vie professionnels et personnels pour créer le personnage d’Ismaël. En tout cas, une chose est sûr, beaucoup d’hommes rêveraient d’être Ismaël😏. Bref, Saïd El Boundati a été “virtuose“ dans ce roman qu’il faut lire de toute urgence.
@Ibrahim Ben Saïd Camara
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