Rencontre avec Linstable Photographie

Nos jeunes reporters ont passé toute une journée avec Linstable photographie à se familiariser avec l’appareil photo et shooter leur environnement. Focus sur un talentueux photographe engagé qui s’est livré à nous, sans filtre. Une interview pleine d’enseignements et d’humanité.

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Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jean-Michel, mon pseudonyme c’est Linstable Photographie et j’ai 38 ans. J’ai deux métiers celui d’éducateur auprès de jeunes âgés de 13 et 25 ans et celui de photographe depuis 5 ans.

Depuis quand es-tu passionné par la photographie ?

Ça fait très longtemps ! C’est avant tout un engagement.

Les avantages du métier de photographe ?

Pour ma part je suis indépendant. Mon avantage c’est la liberté. Néanmoins dans ce métier si tu n’as pas de contacts c’est difficile d’en vivre. D’où l’importance d’un second travail.

Une personne qui t’a inspiré dans ta carrière ?

Personne en particulier. Par contre j’ai un énorme respect pour les photographes qui couvrent les guerres à travers le monde.

Ta vision du monde de la photographie ?

Le domaine de la photo est composé de plusieurs univers. Il y a très peu de photographes de rue qui s’investissent artistiquement dans les quartiers populaires.

Pourquoi le choix du noir et blanc dans tes photos ?

Il s’est imposé à moi, c’était une évidence. Je suis quelqu’un de nostalgique et ce style de photo colle aussi aux années 50-60.

Tes parents ont-ils été d’accords avec tes différents choix professionnels ?

Je suis un grand garçon ! (rires) On va dire qu’ils n’ont pas eu le choix tant que je respectais les valeurs qu’ils m’ont transmis.

Ton meilleur souvenir ?

Une photo avec un sans-abri avec qui j’ai eu une grande discussion. Malheureusement il n’est plus de ce monde mais je garde une partie de lui avec moi.

Qui m’aime m’aide ©Linstable photographie.


 

Ton pire souvenir ?

Quand je vois ce qu’endure les sans-abri au quotidien ainsi que le manque de tolérance de certaines personnes.

Quand as-tu commencé ta carrière ?

En 2011 je me suis acheté un appareil même si ce n’était pas du haut de gamme. A cette période j’avais le temps de m’y consacrer pleinement.

A cause de ton métier tu n’as pas de femme ?

Qui te dit que je n’ai pas de femme ? (rires).

As-tu des projets pour l’avenir ?

Oui beaucoup mais ils ne sont pas en France. Je pense que j’ai fait le tour dans ce pays même si je n’ai pas tout vu.

On a été interpellés par tes photos sous la pluie, que représentent-elles ?

Oui j’adore ça, cela donne une atmosphère spéciale. Ce sont les plus belles photos que j’ai pris. Quand il pleut l’atmosphère est différente.

« Parfum d’automne » ©Linstable photographie.


Comment vivre de la photographie en partant de rien ?

Il faut commencer par acheter ton propre appareil photo et t’entraîner. Après c’est un milieu où il faut du piston, il faut connaître du monde. Pour la photo de rue c’est dur d’en vivre.

La plus belle photo que tu as pris et combien tes activités te rapporte en tant qu’amateur ?

Je suis professionnel mais honnêtement ça ne veut rien dire c’est une question de statut. Ma photo favorite c’est la petite fille avec sa pièce de 50 centimes car elle est symbolique. Pour l’aspect financier de mon travail ça dépend des gens qui se connectent sur mon site. Dès fois je peux toucher 200 euros comme 500 euros ou même rien du tout certains mois. Mon problème c’est que je ne fais pas assez de publicité mais c’est pas ce que je recherche.

« Le palais des glaces » ©Linstable photographie.

Quels conseils peux-tu donner aux jeunes  ?

Pour moi la jeunesse qu’elle soit de banlieue ou non c’est notre avenir. Déjà il faut absolument respecter les anciens, les valeurs se perdent de nos jours. Ensuite l’école reste la base, il faut se cultiver et ne pas rester qu’au quartier car trop de quartier tue le quartier !

Que penses-tu de notre projet Urban Street Reporters ?

C’est un très beau projet ! En ce moment on veut diviser la France en plusieurs parties comme si on ne pouvait pas s’unir. Il y a ce racisme qui reste encore présent et la banlieue est depuis les années 80 trop souvent stigmatisée. Ce projet est important car il part d’une intention saine avec des gens investis. Ce qui m’a tout de suite plu, c’est de voir des jeunes motivés et qui prônent des valeurs communes aux miennes.

 

« Moitié moitié » ©Linstable photographie 
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PHOTOS PRISES PAR NOS JEUNES RÉDACTEURS, DES DÉBUTS PROMETTEURS.

 


LES PHOTOS DE LA TEAM #URBANSTREETREPORTERS (PRISES PAR L’INSTABLE PHOTOGRAPHIE)

 

 



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